Qu’est-ce que «l’extraction à froid»?
Malaxage
La phase de «malaxage» permet l’éclatement des cellules contenant l’huile et la séparation des molécules d’huiles des cellules végétales. Lors du processus, un léger courant d’eau tiède (entre 20 et 27ºC) va favoriser et accélérer la séparation de l’huile des résidus végétaux et noyaux. Cette opération dure entre 20 et 40 minutes, jusqu’à obtenir une pâte lisse, onctueuse et liquide débarrassée des fragments de noyaux. Une extraction « à froid » requiert un malaxage à moins de 27ºC. Selon de nombreuses études scientifiques sur le sujet, la température idéale du malaxage devrait être entre 22 et 23ºC. Le malaxage en lui-même fait monter la température de la pâte par friction mécanique. Plus la pâte sera sèche et dense, plus la friction sera importante et la température augmentera.
Extraction
Après le malaxage (éclatement des cellules et séparation des molécules d’huile), la pâte passe dans la centrifugeuse horizontale dans laquelle sera séparée l’huile des résidus solides, c’est l’extraction proprement dite. La rotation rapide (centrifugation) provoque une augmentation de la température du produit battu. Il faut contrôler que la température du mélange n’excède pas 30ºC lors de cette phase. Il est évident que, si la pâte est très dense et sort du malaxage à 27ºC, il sera difficile de ne pas excéder les 30ºC.
Que se passe-t-il au-delà de 30ºC?
Au-delà de 30ºC, les oligo-éléments contenus dans l’huile d’olive et en particulier les fameux polyphénols commencent à se dégrader rapidement, ce qui a pour conséquence d’impacter négativement les qualités organoleptiques de l’huile produite.
«Pression» ou «extraction»
Le terme «pression à froid» fait référence à l’ancien procédé de broyage et malaxage par meule de pierre et extraction par la presse à scourtins. Ces procédés, a priori, devraient permettre une extraction plus « froide ». Néanmoins, ils exposent beaucoup plus la pâte et l’huile à l’action oxydante de l’air et au développement de bactéries. De plus, par une action à la fois mécanique et chimique, la pression entre les scourtins a tendance aussi à faire monter la température de la pâte. Et cette température est difficilement contrôlable tout au long de l’extraction. Du fait de la généralisation des procédés continus par centrifugation et la disparition de l’usage de la presse à scourtins, on parle plutôt «d’extraction à froid».
«Première Pression à froid»
«Pression» se réfère aux procédés anciens (meule et presse à scourtins) et « première » au fait que la pâte était pressée une première fois dans la presse à scourtins donnant une huile extra vierge de très bonne qualité. Elle était ensuite retravaillée (principalement en y ajoutant de l’eau chaude, parfois en faisant bouillir la pâte dans de l’eau) et pressée une seconde fois. L’huile issue de cette seconde pression était de qualité très médiocre et était utilisée pour les fritures ou pour les lampes. Cette expression n’a aujourd’hui plus beaucoup de sens. D’une part parce que les procédés anciens ne sont pratiquement plus utilisés, d’autre part, parce que l’huile issue d’une seconde pression est considérée comme lampante et ne peut être vendue ainsi au consommateur final. Elle devra être raffinée et mélangée avec de l’huile extra vierge ou vierge pour donner de «l’huile d’olive» ou «huile d’olive raffinée» selon la terminologie des normes européennes (Règlement CE nº640/2008 du 04/07/2008). Donc, l’huile d’olive extra vierge que l’on trouve dans le commerce est forcément de «première pression» ou plutôt de «première extraction».